Déconfinement dans la Marne
Coronavirus : « le virus circule encore dans la Marne, il faudrait dépister davantage »
Fini le temps de l’optimisme post-COVID ? Des médecins, épidémiologues, à la lumière des chiffres fournis par l’ARS estiment que le virus circule toujours parmi la population. Et en particulier dans le Grand Est. Dans la Marne, les chiffres seraient même inquiétants.
Explications.Publié le 12/06/2020 à 19h12 •

« L’épidémie peut repartir. » Voilà la phrase glaçante du Professeur Jacques Cohen, immunologue à Reims. Pour expliquer cette crainte, une donnée essentielle, la montée du taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de tests positifs au coronavirus rapporté aux 100.000 habitants sur une semaine. Ce chiffre grimpe dans le Grand Est, en cette mi juin 2020, notamment en Meurthe-et-Moselle mais la Marne n’est pas épargnée.
« Ce qu’il faut bien comprendre, dit le docteur Jacques Cohen, c’est que les taux d’incidence et taux de positivité sont des ratios, ils sont sujets à des variations. » Entre la Meurthe-et-Moselle et la Marne, les choses sont bien différentes. Dans le premier cas, un recours massif aux tests a été déclenché grâce à la présence de 55 sites de prélèvements alors que la Marne n’en compte que 16 soit trois fois moins.
Le virus circule parmi nous
« Ce qui ressort de cela, c’est qu’il reste bel et bien une circulation virale » souligne l’immunologue. Il n’est qu’à voir jeudi 11 juin, on a enregistré 25 personnes hospitalisées en réanimation en France, 10 en Ile-de-France et six dans le Grand-Est. » Son analyse a de quoi inquiéter : « La circulation virale aurait dû donner lieu à des dépistages massifs qu’on appelle « clusters. » Or, cela n’a pas été fait. Dans la Marne il y a eu peu d’initiatives locales en ce sens », se désole le professeur Cohen.
Il compare avec la Chine : « Il serait intéressant de faire des campagnes massives pour continuer à éradiquer le COVID, s’étrangle-t-il. A Wuhan, en Chine, gros foyer épidémique, ils ont cessé le déconfinement tardivement, plus tardivement qu’en France. Quand il y a eu une résurgence clinique en Chine ils ont décidé de tester toute la population du secteur, 12 millions d’habitants en deux semaines. Ils ont alors trouvé 300 cas. S’y sont ajoutés les cas contacts. Avec cette règle, si on a un cas par million d’habitants alors le virus disparaît. »
